En octobre 2023 l’équipe d’Aorum s’est rendue au Portugal afin de visiter plusieurs villes et institutions. À Lisbonne nous avons pu voir la Fundação Calouste Gulbenkian et le Museu Nacional de Arte Antiga, grâce au généreux accueil de la conservatrice Marta Carvalho. Le séjour à permis de découvrir la riche production locale et ses liens avec les Pays-Bas. Ce corpus a été ensuite enrichi par les visites au musée Frei Manuel do Cenáculo d‘Évora, au Museu de Arte Sacra e Arqueologia, au Museu Nacional Soares dos Reis et au Museu e Igreja da Misericórdia de Porto.
À la recherche de l’or en Europe : République tchèque
En août 2023, l’équipe du projet AORUM a pu visiter plusieurs collections et réserves de République tchèque. Nous adressons nos remerciements les plus vifs à Olga Kotková, directrice de la collection des maîtres anciens, et Adéla Pavlíčková, qui nous ont accueilli sur les différents sites de la Galerie nationale de Prague : le Palais Sternberg, le Palais Schwarzenberg, le couvent Sainte-Agnès et le Fair Trade Palace. Le séjour s’est poursuivi par la découverte des collections du château royal, du Palais Lobkowicz et du château de Nehalozeves.
De nombreuses œuvres des collections de Prague ont été intégrées au corpus AORUM, avec une forte représentation des peintures de Bohème, des autres régions historiques du Saint-Empire Romain Germanique et des Pays-Bas, dues notamment à Hans Holbein, Lucas Cranach et Albrecht Altdorfer. Un intérêt marqué s’est également porté sur les volets ajoutés par Michel Coxcie au retable de saint Luc de Jan Gossaert vers 1580, dont le ciel d’orage surplombant Saint Jean à Patmos s’est révélé constellé d’éclairs dorés.
À la recherche de l’or en Europe : Vienne
En Autriche, nous avons été accueillis par les conservateurs du palais du Belvédère ainsi que par l’équipe de restaurateurs afin de découvrir leur riche collection de tableaux, dont une partie se concentre sur la production autrichienne à l’époque moderne.
Lors de ce séjour, nous avons également pu analyser les œuvres conservées au Kunsthistoriches Museum. Si les salles dédiées à la production italienne étaient fermées, la visite a permis de découvrir un grand nombre d’oeuvres nordiques et germaniques faisant usage de l’or, en particulier celles d’Albrect Altdorfer et de Dürer.
À la recherche de l’or en Europe : Grenade, Cordoue et Madrid
En juin 2023, nous sommes partis à la découverte de deux villes d’Andalousie : Grenade et Cordoue. Après avoir étudié les œuvres de la Capilla Real et du Museo de Bellas Artes de Grenade, nous avons pu examiner, grâce à son conservateur, la collection du Museo de Bellas Artes de Cordoue qui se concentre notamment sur les productions locales entre la fin du XVe et la fin du XVIe siècle.
Ensuite, nous avons continué notre séjour de recherche à Madrid avec d’autres membres de l’équipe AORUM, où nous avons pu découvrir les collections du Monasterio de las Descalzas Reales, du Museo Nacional Thyssen-Bornemisza et du Prado. Grâce à la disponibilité de la conservatrice Elena Cenalmor Bruquetas et à l’équipe de cette dernière institution, une vaste quantité d’œuvres susceptibles de faire usage de l’or a pu rejoindre le corpus.
À la recherche de l’or en France : Grenoble
En juin 2023, la conservatrice Joëlle Vaissière et l’équipe de la documentation nous ont ouvert les portes du musée des Beaux-Arts de Grenoble. Outre les peintures italiennes et françaises, nous nous sommes intéressés aux œuvres de production flamande, notamment une copie d’après Gillis van Valckenborch reproduisant le thème singulier du Festin de Balthazar.
À la recherche de l’or en France : le Val de Loire
Mon étape suivante m’a conduite dans le Val de Loire, où j’ai pu découvrir les collections des musées d’Orléans, de Blois et d’Angers. Ce dernier renferme plusieurs tableaux intéressant pour le projet AORUM, en particulier une œuvre de Louis de Caullery, peintre flamand actif à Anvers entre la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle. Le concert espagnol présente un remarquable emploi de l’or coquille, technique qui permet de rendre des subtils jeux de lumière sur les vêtements des personnages, sur le tissu du rideau ou encore sur le balustre et sur le pommeau de la structure dans le fond.
Au musée des Beaux-Arts d’Orléans, nous avons trouvé plusieurs exemples de tableaux qui présentent de l’or appartenant à l’école française. Les nombreux auteurs restent dans l’ombre, mais ces peintures permettent d’avoir un échantillon de la production artistique française du XVIe et XVIIe siècles ainsi qu’une variété de genres, du portrait au paysage en passant par les scènes religieuses, certainement plus communes dans notre corpus. Le musée présente aussi une œuvre de l’entourage des frères Le Nain, dont le raffiné travail de l’or coquille permet des effets de lumière dans les nimbes à rayons, dans les vêtements mais aussi dans la flamme de la chandelle et ses rayons de lumière.
À la recherche de l’or en France : Bordeaux
En avril 2023, nous avons pu visiter le musée des Beaux-Arts de Bordeaux. Cette très riche collection possède plusieurs peintures susceptibles de faire usage de l’or, à l’instar de la célèbre Vierge à l’Enfant avec saint Jérôme et saint Augustin de Perugino.
À la recherche de l’or en France : Écouen
Le Musée national de la Renaissance à Écouen constitue une étape indispensable pour le projet AORUM. Le conservateur des peintures et le service de documentation nous ont aidés dans la recherche de peintures de leur collection susceptibles d’intégrer notre base de données. Plusieurs œuvres se sont révélées intéressantes pour le projet, dont une copie de La Cène de Léonard de Vinci par Marco d’Oggiono.
À la recherche de l’or en France : Dole et Besançon
En remontant la Vallée du Rhône, j’ai poursuivi mes pérégrinations en Franche-Comté. Dole et Besançon, anciennes capitales de la province, abritent chacun un musée des Beaux-Arts. Celui de Besançon s’enorgueillit du titre de plus vieux musée de France, grâce au legs à la ville de la collection de l’abbé Boisot (1639-1694). La collection s’est enrichie au XVIIIe siècle par le don de Pierre-Adrien Pâris, célèbre artiste qui après sa carrière parisienne est retourné sur ses terres franc-comtoise. Le musée s’est avéré riche en peintures de l’école du Nord, notamment en ce qui concerne la production artistique autour du peintre Frans Francken II, une figure très intéressante pour le projet en raison de son emploi récurrent de l’or dans ses tableaux. Plusieurs œuvres attribuées à son atelier ou à son entourage témoignent de son influence sur le milieu artistique de la ville d’Anvers dans la première moitié du XVIIe siècle.
À Dole, le musée des Beaux-Arts présentait plusieurs peintures de l’école française. Bien qu’anonymes, ces tableaux offrent des cas intéressants d’usages de l’or tant au XVIe qu’au XVIIe siècle. Le musée conserve également une œuvre exécutée selon une technique singulière, celle de l’huile sur marbre et ardoise, où l’artiste semble avoir employé l’or coquille afin de sublimer certains détails.
À la recherche de l’or en France : le Sud-Est (II)
La deuxième partie de mes recherches dans le Sud-Est de la France m’a amenée à Marseille et Aix-en-Provence.
Au musée des Beaux-Arts de Marseille, j’ai été accueillie par le conservateur, qui m’a guidé à travers des chefs-d’œuvre de la Renaissance à la fin de l’époque moderne. Parmi eux un tableau a attiré mon attention : La Sainte Parenté du Pérugin, dont les nimbes, ornés avec l’inscription de chaque personnage, sont en or. L’or, symbole de divinité et de transcendance, était souvent utilisé pour illuminer les nimbes des saints et marquer la présence divine.
Le musée Granet d’Aix-en-Provence a constitué une étape particulièrement intéressante pour le projet de recherche. Cette visite a permis la découverte d’un grand nombre de peintures avec de l’or, issues de diverses provenances et représentatives des différentes écoles artistiques. En enrichissant un corpus déjà abondant d’œuvres italiennes et de l’école nordique, cette étape a également apporté des exemples fascinants de la production artistique française entre le début du XVIe siècle et les premières décennies du XVIIe siècle. Parmi ces œuvres, on peut citer l’Adoration des bergers de Simon de Châlons.